PyCharm
The only Python IDE you need.
L’État de Django 2025

Bienvenue dans cet article consacré aux points à retenir et aux principaux enseignements de l’enquête récemment menée auprès des développeurs Django. Pour la quatrième année consécutive, cette enquête compilant les réponses de plus de 4 600 développeurs Django dans le monde est le fruit d’une collaboration entre la Django Software Foundation et l’équipe PyCharm . Si vous travaillez avec Python et le web en général, il y a beaucoup à apprendre de l’évolution de l’écosystème dynamique de Django.
Je suis Will Vincent et je contribue depuis longtemps à la communauté Django. Je suis également Developer Advocate pour PyCharm. Depuis six ans, je co-écris la newsletter Django News avec Jeff Triplett et co-anime le podcast Django Chat avec Carlton Gibson. Nos contenus abordent de nombreux sujets, notamment en ce qui concerne les packages et les contributeurs de la communauté.
Django fête son 20e anniversaire cette année et se porte plutôt bien compte tenu de son niveau de maturité. Les modifications qui rompent la compatibilité ascendante sont extrêmement rares, même avec de nouvelles versions (5.2, 6.0, 6.1, etc.) publiées tous les huit mois, des dizaines de requêtes d’extraction sont intégrées au noyau via des fusions chaque semaine, et la communauté mondiale est plus forte que jamais.
Cet écosystème florissant existe grâce au travail constant des mainteneurs, réviseurs et mentors de Django. Chaque année, PyCharm joint ses efforts à ceux de la Django Software Foundation pour soutenir ce travail via la collecte de fonds pour Django.
Une dernière remarque avant d’analyser les résultats de l’enquête : bien qu’il soit utilisé par des millions de développeurs et quelques-unes des plus grandes entreprises mondiales, Django lui-même ignore en grande partie l’étendue de son utilisation réelle dans le monde. Aucun outil de suivi analytique n’est disponible sur le site web officiel de Django et hormis les statistiques de PyPI, il n’y a pas de mesure concrète des téléchargements.
Pour la communauté, cette enquête est donc devenue l’un des principaux moyens de comprendre l’utilisation actuelle de Django. Ces dernières années, les résultats de ces enquêtes ont conduit à la prise en charge officielle du backend de cache Redis dans Django 4.0. Plus récemment, MongoDB a connu une forte croissance et la publication d’un package officiel django-mongodb-backend a été priorisée et lancée pour la première fois cette année.
En résumé, cette enquête est essentielle et nous apporte le meilleur aperçu possible des tendances d’utilisation réelles et des fonctionnalités attendues par la communauté Django.
Tendances clés pour Django en 2025
Nous allons examiner les tendances notables et parfois surprenantes que révèle l’enquête sur Django cette année.

HTMX + Alpine.js ont le vent en poupe
React et jQuery restent les deux frameworks JavaScript les plus populaires pour une utilisation conjointe avec Django, mais HTMX et Alpine.js poursuivent leur progression. Ces technologies privilégient une approche basée sur des templates rendus côté serveur et une touche d’interactivité.
Il y a vingt ans, lors de la publication de la première version de Django, les applications monopages (SPA) étaient rares. La plupart des sites web reposaient sur une approche hypermédia des templates rendus côté serveur. L’introduction de jQuery en 2006 a permis d’inclure par petites touches l’interactivité propre à JavaScript, sans avoir à devenir un expert de JavaScript.
Dix ans plus tard, de nombreux frameworks web, dont Django, assurent le fonctionnement des backends d’API RESTful consommés par des frontends JavaScript, tels que React, Angular et Vue.
Mais depuis les débuts de l’enquête Django en 2021, le balancier est revenu vers des templates côté serveur. L’utilisation de HTMX a progressé de 5 % en 2021 à 24 %, tandis que celle d’Alpine.js est passée de 3 % à 14 %. Au même moment, React et jQuery poursuivent leur déclin, de 37 % en 2021 à 32 % pour React et à 26 % pour jQuery. Il est intéressant de noter que Vue, le troisième framework JavaScript en termes de popularité, a également décliné au cours de cette période, passant de 28 % à 17 %.

La sortie imminente de Django 6.0 prendra en charge officiellement les template partials, ce qui devrait faire de la combinaison HTMX/Alpine.js une valeur sûre de remplacement pour les développeurs. La publication de cette nouvelle fonctionnalité est très révélatrice de l’un des points forts de l’écosystème Django, à savoir un pool de plusieurs milliers de paquets tiers. Certains ont fini par être intégrés à Django, comme celui-ci, en commençant sous la forme django-template-partials par Carlton Gibson, puis en étant fusionné dans la version principale par Farhan Ali Raza au cours de son programme Google Summer of Code de cette année.
Qu’est-ce que cela signifie pour Django ? La maturité et l’évolution constante de Django se reflètent dans sa capacité à prendre en charge différents modèles frontend en développement web : des backends d’API avec django-rest-framework ou django-ninja pour ceux qui privilégient une architecture SPA, ainsi que des templates rendus côté serveur et enrichis par HTMX, Alpine.js et, bientôt, les template partials. Les diverses itérations de Django s’adaptent aux besoins des développeurs web modernes, tout en préservant la stabilité et la sécurité qui le rendent indispensable pour des millions d’utilisateurs.
L’utilisation de l’IA progresse
La majorité des personnes interrogées (79 %) s’appuie toujours sur la documentation officielle comme principale ressource d’apprentissage, suivie par Stack Overflow (39 %) et enfin les outils d’IA et YouTube (38 %). Pour les outils d’IA, il s’agit d’une progression remarquable sachant que cette catégorie n’existait tout simplement pas il y a plusieurs années. Il est également utile de noter que les blogs (33 %) et les livres (22 %) sont maintenant loin derrière.

Pour le développement Django, 69 % des personnes interrogées disent utiliser ChatGPT, suivi par 34 % pour GitHub Copilot, 15 % pour Anthropic Claude et 9 % pour JetBrains AI Assistant. Les tâches les plus sollicitées pour l’IA sont la saisie semi-automatique (56 %), la génération de code (51 %) et l’écriture de code réutilisable (44 %). Il est fort probable que la prochaine édition de l’enquête relève que les taux d’adoption dans ce domaine continuent de progresser.
De façon plus anecdotique, de nombreuses discussions de couloir à la DjangoCon Europe et à la DjangoCon US tournaient cette année autour des outils d’IA. Les options disponibles, chat, saisie semi-automatique et agents, sont toutes relativement récentes, et il n’existe pas encore de consensus au sein de la communauté sur la meilleure façon de les utiliser pour le développement Django, malgré des discussions très animées concernant les règles des agents IA et les rubriques apparentées sur le forum Django.
Les développeurs Django sont expérimentés
Par opposition à l’enquête Python publiée plus tôt cette année, qui montrait qu’exactement la moitié (50 %) des personnes interrogées avaient moins de deux ans d’expérience professionnelle, les développeurs Django sont expérimentés : 30 % des personnes interrogées avaient 11 ans d’expérience ou plus, 26 % avaient 6 à 10 ans d’expérience et 21 % avaient 3 à 5 ans d’expérience. Cela veut dire que 77 % des développeurs Django, soit 3 sur 4, ont au moins trois ans d’expérience professionnelle en programmation.

Une écrasante majorité des personnes interrogées (82 %) utilise Django de façon professionnelle en supplément d’une utilisation personnelle. Environ 51 % des utilisateurs déclarent exploiter Django pour des API backend avec Django REST Framework, tandis que pas moins de 80 % se consacrent au développement full-stack, ce qui est probablement facilité par l’essor des templates rendus côté serveur.
Fort soutien aux indications de type
Le soutien aux indications de type est peu surprenante étant donné le niveau d’expérience des personnes interrogées : 63 % indiquent déjà utiliser les indications de type dans leur code Django, tandis que 17 % prévoient de les utiliser, ce qui donne un total sans appel de 80 %.

Concernant l’intégration des indications de type à la partie principale de Django, un sujet de discussion récurrent au sein du comité directeur de Django, 84 % disent être pour, et 45 % d’entre eux disent souhaiter y contribuer.
Django, comme Python, s’efforce de s’ouvrir aux nouveaux utilisateurs, sans pour autant négliger les outils plus avancés souvent préférés par les programmeurs plus expérimentés, tels que les indications de type.
PostgreSQL impose son rythme
En termes de backend de base de données préféré, ceux qui offrent une prise en charge intégrée règnent sans partage et sans surprise, à commencer par PostgreSQL à 76 %, suivi par SQLite à 42 %, MySQL à 27 % et MariaDB à 9 %. Ces pourcentages sont restés remarquablement constants au cours des quatre dernières années.

Oracle continue de profiter de la croissance relative de l’utilisation, qui passe de 2 % en 2021 et 2022, à 10 % en 2023 et 9 % en 2024. Les nouveaux entrants, tels que MongoDB, ne sont pas passés inaperçus : même sans prise en charge officielle, il a atteint 8 % en 2023, ce qui laisse supposer un intérêt pour les options NoSQL basées sur Django. Ce résultat d’enquête a poussé l’équipe de MongoDB à investir dans le backend Django MongoDB, qui a été publié dans son intégralité cette année.
Il sera intéressant de suivre la prise en charge des bases de données au cours des années à venir, étant donné le regain d’intérêt pour l’utilisation de SQLite en production, et pas seulement pour le développement local, ainsi que les options NoSQL de MongoDB, et pour déterminer si Oracle parvient à maintenir son niveau d’utilisation.
Paquets tiers populaires
À la question portant sur les cinq paquets Django préférés, la liste de réponses devient très longue, ce qui reflète la richesse de l’offre de l’écosystème Django. Des ressources telles que djangopackages.org, le référentiel awesome-django et la nouvelle page Django Ecosystem révèlent que le secret du succès de Django réside dans son écosystème d’applications tierces et de modules complémentaires.
De façon notable, Django REST Framework est largement en tête avec 49 %, suivi par `django-debug-toolbar` à 27 %, `django-celery` à 26 %, `django-cors-headers` à 19 %, `django-filter` à 18 % et `django-allauth` à 18 %. De nombreux paquets ont également été plébiscités en dehors de ceux que nous venons de citer, ce qui illustre à nouveau la richesse des possibilités à la disposition des développeurs Django.
La dernière version de Django règne sans partage
Une écrasante majorité des personnes interrogées (75 %) dit utiliser la dernière version de Django, ce qui est impressionnant étant donnée la cadence de publication des différentes versions, environ tous les huit mois. Par exemple, Django 5.1 a été publié en août 2024, Django 5.2 en avril 2025 et Django 6.0, quant à lui, sortira en décembre 2025.

En dépit du rythme soutenu de publication de nouvelles versions, Django fait des efforts considérables pour rester stable et a mis en place une politique éprouvée pour gérer l’obsolescence et les retraits qui fait que les modifications incompatibles sont rares.
Il est également intéressant de noter que certaines versions, notamment celles se terminant par .2, telles que 3.2, 4.2 et 5.2, sont conçues pour une prise en charge à long terme (LTS), ce qui leur garantit l’application des correctifs de sécurité et de perte de données pendant trois ans.
S’il est possible d’opérer la mise à jour uniquement à chaque version LTS, il est encourageant de voir autant de développeurs Django opter pour la dernière version, car cela vous permet de vous assurer que vous disposez de la dernière, et donc meilleure, version du framework. Il est également plus facile de réaliser une mise à jour régulière, appliquant systématiquement les versions disponibles, au lieu d’attendre plusieurs années.
pytest fait la course en tête
Pour citer le co-créateur de Django, Jacob Kaplan-Moss : « Un code non testé est un code destiné à échouer. » Django utilise son propre framework de test qui repose sur la bibliothèque unittest de Python et dispose de fonctionnalités spécifiques aux applications web. De nombreux développeurs utilisent également `pytest`, tout aussi populaire dans la communauté Python en général, pour une aide encore plus poussée lors des tests.
L’enquête a révélé que `pytest` reste l’option la plus populaire pour tester les projets Django, à 39 %, suivi de près par `unittest`, à 33 %. Deux plugins propres à Django, `pytest-django` et `django-test-plus`, sont également très sollicités. La bibliothèque `coverage` est utilisée par 21 % des développeurs, car elle constitue une solution utile de mesure de la couverture de test d’un projet. Viennent ensuite des options de test de bout en bout, telles que Selenium et Playwright.

Ces résultats sont cohérents avec d’autres retours sur l’écosystème Python : `unittest` et `pytest` sont, de très loin, les deux solutions de test dominantes des bibliothèques Python. Par conséquent, il n’est pas surprenant de les retrouver à un niveau aussi élevé ici.
Idées concrètes
Maintenant que vous connaissez mon interprétation des résultats de cette année, quelles sont les étapes suivantes ? Tout d’abord, sachez que Django est une technologie sans surprise et mature : vous pouvez lui faire confiance pour rester productif, disposer de la dernière version de Python et Django, et ne pas rencontrer de modifications perturbatrices.
Toutefois, les écosystèmes Python et open source continuent d’innover et d’évoluer, et les gains de productivité seront au rendez-vous à condition de faire quelques expérimentations. Dans cet esprit, voici quatre pistes à suivre :
Action 1 : essayer HTMX
Si vous vous demandez pourquoi tout le monde parle de cette solution, consultez la section des exemples du site web HTMX pour voir les principales améliorations portant sur l’interface utilisateur. Cela est presque aussi facile qu’un copier-coller pour la plupart des éléments interactifs ; il n’est pas nécessaire de recourir à un framework JavaScript dédié pour obtenir les mêmes résultats.
Action 2 : expérimenter avec l’IA
Une tendance claire se dessine avec l’intégration des outils d’IA, sous une forme ou sous une autre, au workflow standard de développement Django, même s’il n’y a pas encore de consensus sur ce que cela implique.
À l’une des extrémités du spectre se trouvent les développeurs qui ne demandent que très peu d’aide, voire pas du tout : identifier les fautes de frappe, les erreurs évidentes de syntaxe et rien d’autre, merci. La saisie semi-automatique, à différents degrés, vient juste après, suivie par la programmation assistée par chat, qui peut inclure des extraits de code ou des bases de code complètes, avant d’interroger le LLM. La frontière ultime, actuellement, consiste à créer des agents capables de prendre un prompt et de tenter de le résoudre de façon autonome.
La plupart des développeurs Django suivent ce modèle à des degrés divers, expérimentent avec les nouveaux outils d’IA, mais sans être totalement convaincus. Alors que les outils et les intégrations aux IDE vont s’améliorer au cours de l’année à venir, il sera intéressant de voir quelle sera l’évolution des réponses concernant l’utilisation de l’IA lors de l’enquête de l’année prochaine.
Action 3 : passer à la dernière version de Django
La meilleure façon de profiter de tous les avantages de Django et Python est d’utiliser leur dernière version. Les deux sont matures et créent rarement des modifications incompatibles. Par conséquent, cela n’a jamais été aussi simple. Dans les bases de code de production utilisant des tests, les mises à jour devraient être aussi simples que de mettre à jour le numéro de version, d’exécuter la suite de tests et de corriger les erreurs qui surviennent.
L’application des nouvelles versions est comparable à l’entretien d’un véhicule : il est beaucoup plus simple d’agir régulièrement que d’attendre une panne majeure. Cela signifie également que vous disposez de la version la plus sûre et la plus performante de vos outils.
Action 4 : rester informé des évolutions de l’écosystème Django
Django est à la fois un framework clé en main et un écosystème et beaucoup de choses se passent. Le volume de nouvelles informations peut parfois paraître écrasant, mais la bonne nouvelle est que vous disposez de ressources quelle que soit votre source d’information, qu’il s’agisse du site officiel de Django ou de podcasts, de newsletters, de conférences et bien plus. La nouvelle page de l’écosystème Django est un excellent point de départ.
Vous souhaitez en savoir plus ? Consultez les résultats complets de l’enquête sur les développeurs Django ici.
Auteur de l’article original en anglais :
